Entreprises d’exploration minière juniors… quels sont les critères d’investissement?

Dans le cadre de son balado, notre présidente-fondatrice, Manon Rouillier, a récemment eu le plaisir de discuter avec M. Dany Pelletier, vice-président aux investissements – Capital structurant, Énergie, Environnement et Mines, au Fonds de solidarité FTQ. Ingénieur minier de profession, M. Pelletier travaille dans le domaine depuis de nombreuses années, et a accepté l’invitation de Manon à discuter de son rôle à la FTQ et des critères d’investissement des entreprises d’exploration minière juniors.

Vous pouvez écouter le balado ici.

M. Pelletier explique comment ses études en génie minier et ses expériences professionnelles contribuent à son travail à la FTQ. Son parcours atypique est un avantage : il s’y connaît tant en procédés qu’en ingénierie, ce qui lui procure une compréhension approfondie des opérations. Il peut donc appliquer ses connaissances au domaine financier. En fait, plutôt qu’être un praticien de la finance qui ne comprend pas le secteur minier, son expérience lui permet d’intégrer sa pratique du domaine minier aux analyses de la FTQ.

Un monde des affaires en changement

À la lumière de tous les changements sociaux que l’on peut observer, il est normal de se demander comment les critères d’investissement des sociétés d’exploration minière ont changé et quelle est leur incidence sur ces entreprises. Contrairement aux grandes minières, dont les découvertes sont confirmées et dont les ressources sont évidemment plus importantes, les sociétés d’exploration minière juniors, en raison de leur statut, sont plus susceptibles d’en ressentir les effets. Alors, quels sont ces critères?

M. Pelletier nous explique que le premier critère d’investissement dépend de la société en question.

CRITÈRE 1

Pour les sociétés d’exploration et les minières, toutes catégories confondues, l’évaluation commence par l’équipe de direction. L’équipe de direction est-elle compétente? Le conseil d’administration est-il à valeur ajoutée? Comment fonctionne la société en matière de gestion?

CRITÈRE 2

Le deuxième critère se rapporte à l’exploration. Quel est le projet? Quel est le type de sol? Quel est le modèle géologique? L’exercice pour l’investisseur est de comprendre pourquoi on devrait investir dans cette entreprise, selon ses projets d’exploration.

CRITÈRE 3

Quelle est la structure du capital, et quelle est la capacité de lever du capital?

En somme, ces trois critères sont déterminants dans l’investissement en exploration minière.

Les projets de développement

Lorsqu’il s’agit de projets de développement, plus avancés, il est vital de bien comprendre les fondements du projet :

  • Ce projet a-t-il des chances de réussite?
  • L’équipe a-t-elle déjà réalisé des projets similaires?
  • Si elle n’a jamais réalisé des projets de ce type, comment fait-elle pour compléter l’expertise manquante?

Voilà les premiers éléments à considérer.

Il faut aussi déterminer comment ce projet se positionne à l’échelle mondiale. En l’occurrence, nous parlons ici de commodités. Ce projet a-t-il des chances de succès? D’un point de vue pragmatique, il faut s’assurer qu’une fois le projet en opération, il ne devient pas un éléphant blanc.

Ces derniers critères sont assurément très importants pour nous.

De nouvelles considérations de taille

Dans tous les cas, le développement et l’acceptabilité sociale des projets constituent des incontournables pour nous. Nous devons absolument tenir compte de ces facteurs. Si nos attentes et nos exigences ne sont pas satisfaites, nous ne pourrons pas continuer le projet.

Les fluctuations du marché

Souvent, les entreprises minières se font plus discrètes lorsque le marché est dans un creux. Ne serait-il pas important et pertinent pour elles de faire l’inverse, d’être plus présentes et proactives en parlant de leurs projets afin d’attirer d’autres investisseurs?

En fait, la stratégie doit évoluer en fonction des marchés. Ce qu’on aime à la FTQ, c’est que les entreprises, y compris les entreprises d’exploration, aient une vision et maintiennent le cap, indépendamment des aléas du marché. Les entreprises doivent être claires quant aux territoires et aux ressources qu’elles vont explorer, à titre d’exemple.

Ce qu’on aime moins, ce sont les entreprises opportunistes, qui se lancent sur les commodités « en vogue ».

S’il faut tenir compte des conditions changeantes, la vision doit rester claire et stable, ce qui est rassurant pour un investisseur.

À la FTQ, qui investit dans le secteur minier depuis la fin des années 1990, les choix d’investissement ont toujours été faits en faisant abstraction des cycles, en décidant plutôt en fonction des critères de sélection énumérés précédemment. Toutefois, la stratégie sera quand même modulée selon l’étape du projet. Comme pour les cycles du marché, la manière d’investir sera adaptée.

Il faut toujours tenir compte du fait que le secteur minier est volatile. Lorsque l’investisseur obtient un bon rendement, il peut redéployer du capital dans d’autres projets. Dans le secteur minier, on ne peut pas être un investisseur passif, qui mise sur le long terme. L’investisseur, qu’il soit institutionnel ou individuel, doit poser des gestes à court terme, sinon il n’obtiendra jamais de rendement sur son investissement.

Les explications de M. Pelletier sur le rôle de la FTQ dans l’investissement minier au Québec et sur les critères de sélection des projets permettent de mieux comprendre ce processus. On peut alors commencer à « mettre la table » pour être parmi les sociétés d’exploration minière juniors qui susciteront l’intérêt des investisseurs, qu’ils soient institutionnels ou individuels.

Dans la deuxième partie de cet article que nous publierons très prochainement, nous verrons de quelle manière le marché minier et celui de l’investissement ont changé au cours des dernières années. Il sera aussi question des moyens et des outils à utiliser pour tirer son épingle du jeu dans ce monde des affaires en perpétuel changement, et des pièges à éviter. Finalement, nous verrons comment adhérer à la nouvelle conscience sociale et environnementale qui est omniprésente de nos jours, comment intéresser la nouvelle génération d’investisseurs, et comment mettre à profit les technologies qui peuvent nous aider à devenir une entreprise citoyenne écoresponsable et axée sur le développement durable.

Restez à l’affût pour la suite!

Sources :

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